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Le vison américain

 

Le Vison d'Amérique (Neovison vison, anciennement Mustela vison) est une espèce de mammifère carnivore de la famille des Mustélidés, originaire d'Amérique du Nord. Anciennement classé dans le genre Mustela, ce vison est le seul représentant actuel du genre Neovison depuis l'extinction du Vison de mer (Neovison macrodon) vers 1870.

 

Animal commun en Amérique du Nord, il a été chassé sur son territoire pour sa fourrure, puis élevé intensivement. Des spécimens importés à cet usage se sont échappés et ont formé par la suite des populations férales dans le reste de l'hémisphère nord. 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Morphologie

 

Le vison a la morphologie caractéristique des mustélidés : corps allongé, dos courbe, pattes courtes avec cinq doigts pourvus de griffes non rétractiles, ainsi qu’une longue queue. Les pattes sont semi-palmées. Il est équipé comme les autres mustélidés, de glandes anales dont il sécrète une substance malodorante en cas de danger.

 

Le Vison d’Amérique montre un dimorphisme sexuel prononcé. Dans la nature, les mâles atteignent de 900 g à 2 kg, pour une longueur allant de 58 à 70 cm queue comprise. En élevage de fourrure les mâles atteignent de 2 kg à plus de 4 kg pour une longueur allant de 58 à 80 cm (certains mâles mesurent jusqu’à 90cm) queue comprise. Une femelle pèse de 500 g à 1 kg, pour 40 à 56 cm de long, en élevage de 1 kg à 2 kg pour 50 à 65 cm queue comprise. Ces poids et tailles marquent une généralité assez large, mais on peut toujours trouver des individus hors norme.

 

Le vison est pourvu d’une dentition de carnivore, avec quatre canines proéminentes. Il possède 34 dents.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Pelage

 

Le Vison d’Amérique peut revêtir des dizaines de couleurs différentes, ceci est dù à divers mutations en élevage de fourrure. La couleur sauvage est brune, les nuances varient du brun clair au brun-roux, jusqu'aux visons bruns foncés, presque noirs. Ils se distinguent par une tâche blanche sur le menton quasi systématique, et parfois par quelques touches de blanc disséminées sur le ventre.

 

Les éleveurs cherchent à éliminer ces tâches, augmentant ainsi la surface de fourrure utilisable en pelleterie. Certains visons sont donc d'une couleur unie. 

 

 

Le pelage est dense et très fourni. Les visons d'élevage ont une fourrure plus dense que celle des visons sauvage du fait de la sélection des visonniers, et parfois plus rase : les visons dits velvet/velours sont les plus recherchés; leur poil de garde doit être le plus ras possible, à peine plus long que le poil de bourre.

 

Au fil des générations d’élevage, la sélection a permis des couleurs et des marquages infiniment variés, dont les noms varient en fonction des visonnières et des pays.

 

Il se trouve une grande quantité de couleurs en élevage : blanc, perle, brun, noir, palomino, albinos, gris, bleu, dawn, silver blue cross, saphir cross, palomino cross, dawn cross, pastel cross, black cross, silver blue, saphir, topal, aube, pastel, scanglow, scanbrown, scanblack...

D’autres couleurs existent, produits de marquages aléatoires des visons : chat, Chalsedony, gletcher, hermine, karelskaja spotted, herggedal shadow, amethist, royal silver, spotted et d’autres. Les mutations de couleur des visons d'élevage sont vastes, mais la sélection poussée en terme de couleur et de qualité de la fourrure s'est parfois faite au détriment de certaines lignées liées à des couleurs, notamment les visons dits bleus.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Mode de vie

 

Le Vison d’Amérique est un animal semi-aquatique, diurne comme nocturne.

La période de chasse -terrestre ou aquatique- représente une grande majorité de l’activité du vison qui ne stock pas, ou rarement, de la nourriture. La baignade est fréquente et quotidienne chez le vison, particulièrement en période de forte chaleur : du fait de son épaisse fourrure, il lui est très difficile de réguler sa température, et plonger dans l’eau est souvent le moyen le plus efficace de se rafraîchir. Les plongées sont de courtes durées (moins d’1 min en général, et il ne reste pas plus d'une heure consécutive dans l’eau, son poil n’étant pas suffisamment imperméable. Il remonte ainsi régulièrement se sécher sur des places de « réssui », et se lèche soigneusement la fourrure pour l’imperméabiliser à nouveau. Sous l’eau, il a une vision assez médiocre, et il chasse principalement à l’aide de ses vibrisses, qui lui permettent de repérer ses proies en fonction de leurs mouvements. Hors de l’eau, son ouïe fine et son flair aiguisé lui permettront de repérer facilement sa nourriture. Sous l’eau ou sur terre, c’est davantage grâce à sa discrétion et à sa détermination qu’à sa vitesse qu’il capture ses proies.

 

Le vison est solitaire, territorial et sédentaire. Il marque son territoire par des sécrétions anales et des excréments mis en évidence. En période de reproduction le mâle quitte son territoire pour aller à la rencontre de plusieurs femelles. Ces dernières restent sur leur domaine vital, où elles élèveront seules leurs jeunes, avant que ces derniers partent. Le reste du temps, le vison vit seul, et ne part que s’il est chassé ou menacé.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Reproduction et Gestation

 

 

La période de rut a lieu dès la fin de l’hiver, en France généralement en février-mars. La femelle s’accouple généralement avec plusieurs mâles différents. Le mâle parcourt de très longues distances pour trouver des femelles. L'implantation des embryons dans l'utérus peut être différée si la femelle s'accouple tôt dans la saison, de sorte que tous les petits naissent entre la dernière quinzaine d'avril, jusqu'à mi-mai, avec un pic au début de mai.

 

Le vison est très sensible à la photopériode, et les conditions climatiques ont une forte influence sur la reproduction.

 

La gestation dure entre en moyenne 48 à 52 jours (avec des extrêmes de 38 et 72 jours) selon les individus et les conditions. Il n’y a qu’une portée d'environ 2 à 7 jeunes par an (en moyenne 5). Les petits naissent aveugles et sourds. Vers l’âge de 3 semaines, leurs yeux s’ouvrent, ils commencent à marcher dans le nid. Lorsqu’ils appellent leur mère, leurs cris ressemblent au jappement d’un petit chien. Ils goûtent également à la nourriture solide, en complément du lait.

Vers 5 à 6 semaines, ils marchent et jouent, sortent du nid pour s’aventurer dans l’herbe. 

 

Autour de leurs 8 semaines, les petits commencent à s’intéresser à l’eau, la mère leur apprend à se nourrir. Ils consomment de plus en plus de proies vivantes. Ils quittent la mère à partir de 3 mois. Le vison est sexuellement mature entre 8 et 10 mois, et se reproduit généralement pour la première fois le printemps suivant sa naissance.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Habitat et Répartition

 

Le vison semble vivre à proximité de milieux aquatiques d’eau douce très variés : on le trouve dans les cours d’eau, étangs, lacs, marais, milieux ouverts et forestier, mais aussi les côtes de l’Atlantique et les milieux urbains, tels que les ports. On le rencontre néanmoins le plus fréquemment sur les moyennes rivières. Généralement, il ne s’éloigne que peu des rives. C’est un animal de plaine, qu’on ne trouve quasiment jamais au-delà de 700 m d’altitude.

 

Le gite du vison n’est pas obligatoirement sous terre. La plupart du temps, en période estivale, il dort caché dans les hautes herbes, dans des souches ..etc. En hiver ou en période de gestation, il occupe des terriers d’autres espèces ou des cavités naturelles. Il habite parfois les troncs creux, les ronciers, les tas de bois, ou utilise le terrier de ses proies… Le vison ne creuse pas lui-même de terriers. Son domaine vital s’étend généralement entre 1,8 et 3 km de cours d’eau, celui du mâle étant plus grand que celui de la femelle. Le domaine observé le plus grand est de 18,1 km au Canada : plus la nourriture est rare, plus le territoire doit être vaste.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Histoire

 

À l’origine il est chassé en Alaska pour sa fourrure. C’est Charles Rich, un américain, qui fut le premier à monter un élevage de fourrure, nommé « visonnière », en 1872. Ce fut un tournant pour le Vison d’Amérique : en effet, les croisements génétiques ont donné lieu à une nouvelle variété de visons d’Amérique, différente de la souche sauvage (morphologie plus lourde, couleurs très variables…). A partir de 1926, le Vison d’Amérique est introduit en Europe où de petits élevages voient le jour. Dans certains pays du vieux continent, en Sibérie et en Russie par exemple, des Visons d’Amérique sont relâchés pour être piégés à l’état sauvage, les visons d’élevage ayant moins de valeur commerciale. On remarque dès lors ses formidables capacités d’adaptation. Le vison d’Amérique commence donc à conquérir de nouveaux territoires, comme l’Eurasie et l’Amérique du sud. Il est aujourd'hui présent sous formes de populations férales jusqu'à l'extrémité orientale du continent Asiatique : dans la péninsule du Kamtchatka où il est parfaitement à l'aise, les conditions climatiques se rapprochant de celles de l'Amérique du Nord.

 

À partir de 1940, un peu partout en Europe, des élevages ferment faute de rentabilité (particulièrement suite à la Seconde Guerre mondiale) et relâchent les animaux dans la nature, d’autres s’échappent, et plus récemment il arrive que des élevages entiers soient libérés par des activistes (le dernier en date en France : octobre 2009 en Dordogne, 5 000 animaux).

C’est ainsi que le vison d’Amérique colonise peu à peu la grande majorité de l’Europe. On le retrouve dans la plupart des milieux naturels, aussi bien en montagne qu’en bord de mer (bien que l’eau salée ne soit pas son milieu de prédilection), menaçant directement la population fragile des visons d’Europe, et provoquant des ravages chez certaines espèces menacées (par ex. les sternes en Bretagne)

 

Le Vison d’Amérique est aussi détenu en Europe (Espagne, France, Pays-Bas, Luxembourg, Belgique, Allemagne, Hollande) comme animal de compagnie ou d'ornement.

 

 

 

 

 

Son statut en France

 

C'est une espèce chassable, inscrite en France sur la liste des animaux susceptibles d'être classés nuisibles.

 

Ce vison est concerné par:

  • l'Arrêté Ministériel du 10 aout 2004 (condition de détention des espèces) modifié par AM du 30 juillet 2010 (JO du 10/09/10) (introduction dans le milieu naturel interdite)

  • Annexe 2 du 10 aout 2004

  • Arrêté du 26 juin 1987, (fixant la liste des espèces de gibier dont la chasse est autorisée)

  • Article L415-3 du code de l'environnement (loi du 12 juillet 2010) modifié par la loi « Grenelle 2 »(concernant les sanctions pénales)

  • AM du 25 octobre 1995 (contrôle des établissement de détention d'espèces non domestiques)

  • Loi du 10 juillet 1976 (protection de la nature)

  •  

Marquage obligatoire des spécimens avec transpondeur NAC/faune sauvage, inscription au registre CERFA n° 12446*01, le détenteur doit obligatoirement être titulaire du certificat de capacité, autorisation préfectorale d'ouverture et tenir un registre journalier ainsi qu'un registre d'entrée-sortie. Son introduction dans le milieu naturel est interdite sur le territoire français.

 

 

 

Distinction avec le vison d'Europe (Mustela lutreola

 

Plusieurs caractères permettent de distinguer le vison d’Amérique de celui d’Europe :

 

  • la taille : le vison d’Amérique est plus gros que son cousin européen à l’âge adulte.

  • La fourrure diffère en terme de texture de densité et de couleur.

  • la tâche sur le museau : la plupart du temps, le vison d’Europe possède une tâche blanche sur la partie supérieure des lèvres et sur le menton, là ou le vison d’Amérique n’en a que sur le menton. S'il n’y a aucune tâche, on peut en déduire qu’il s’agit d’un vison d’Amérique. En revanche, le fait qu’il y ait une tâche sur la partie supérieure ou inférieure des lèvres n’est pas un critère suffisamment fiable pour permettre une conclusion définitive.

  • les crottes et les empreintes : seule une analyse par procédé ADN (pour les crottes) ou une mesure au mm près grâce à une mousse mémoire (pour les empreintes) permet pas une identification fiable. Plusieurs mesures (le plus souvent effectuées sur des individus morts) permettent davantage de certitude :

  • la bulle tympanique étroite, est en forme d’amande chez Mustela lutreola, triangulaire chez Neovison.

  • les vertèbres caudales : 20 à 21 chez Mustela lutreola, 19 chez Néovison

  • le nombre de racines de la première prémolaire supérieure : une chez Mustela lutreola, deux chez Neovison.

 

 

 

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